26/03/2014

Tribune de Nicolas Sarkozy : les 9 mensonges de "l'arnaqueur" aux Français

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Tribune de Nicolas Sarkozy : les 9 mensonges de "l'arnaqueur" aux Français

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Nicolas Sarkozy tel qu’en lui-même. Nicolas Sarkozy sans surmoi qui soudain rompt sa promesse de silence, qui cède à la colère et au plaisir immédiat de se plaindre. Nicolas Sarkozy qui prend les Français à témoin dans "Le Figaro" non pas pour s’expliquer devant eux, non pas pour donner sa version des affaires qui le cernent, mais pour dénoncer le complot absurde dont il serait la victime.

Ceux qui doutaient de sa volonté de revenir ont désormais la preuve qu’il ne pense qu’à ça depuis deux ans. À trois jours des municipales, empêtré dans le scandale des écoutes, contrarié sans doute par la médiocrité de la riposte orchestrée par son avocat Me Thierry Herzog, Nicolas Sarkozy a décidé de jouer son va-tout.

Comme un joueur de poker, il bluffe avec un culot et un talent assez extraordinaire, en déplaçant sur le terrain politique la contre-attaque improbable sur le terrain judiciaire.

Il joue "L’Arnaque" à lui tout seul sauf que le pigeon qu’il ferre, c’est la France, et que pour tenter d’y parvenir, il ne cesse de mentir. Voici, au fil de sa lettre, les dix bobards qu’il nous sert, sans la moindre vergogne, au nom du principe cher aux faisans : plus c’est gros plus ça passe.

1. La République est foulée aux pieds

Il laisse entendre que la France ne serait plus "un état de droit" depuis qu’il a perdu la présidentielle de mai 2012. C’est faux, ces "principes sacrés", la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la justice, après avoir été écornés sous le précédent quinquennat ont été rétablis ainsi que celui qui le conduit à répondre devant les juges : l'égalité des citoyens devant la loi, quel que soit son statut.

2. Il découvre les écoutes

Il dit "apprendre par la presse" que tous ses téléphones sont "sur écoutes depuis huit mois". C’est faux. Son avocat dit qu’il a acheté les téléphones au nom de Paul Bismuth à Nice à l’été 2012, parce qu’il craignait ses écoutes.

De plus, dans la synthèse des retranscriptions publiée par Médiapart, il propose à son conseil d’utiliser "le téléphone officiel" et de monter une conversation bidon pour tromper les juges.

3. Un complot politique

Il imagine aisément "qui sont les destinataires" des écoutes judiciaires. Voilà qu’il accuse le pouvoir d’avoir monté contre lui un complot politique avec la complicité d’une justice aux ordres, et au mépris de l’état de droit. Une accusation qui en dit long sur ses propres pratiques durant son quinquennat.

4. Justice, police contre lui

Il accuse les ministres de la Justice et de l’Intérieur d’orchestrer le complot. Ce mensonge est d’autant plus énorme qu’il a pour but de cacher un scandale formidable : les trois ministres de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy, Michèle Alliot-MarieBrice HortefeuxClaude Guéant, se retrouvent poursuivis en justice dans des affaires très graves.

5. Finis les droits de l’Homme

Il fait référence au film "La vie des autres" pour dire que les Droits de l’homme seraient bafoués en France et que les citoyens ordinaires seraient écoutés, comme en RDA, au temps de la Stasi. Mais il oublie de dire que ce ne sont pas "les Français" qui sont sur écoutes, mais lui, qui est soupçonné d’avoir bénéficié d’un financement libyen pour sa campagne présidentielle de 2007.

L’accusation de dictature est un mensonge tellement énorme qu’elle ferait sourire si elle ne risquait pas de rencontrer un écho dans une opinion déboussolée et meurtrie par la crise.

6. Il ne veut pas revenir

Il n’a, dit-il, "nul désir" de revenir en politique. C’est faux (même ses amis le disent) car s’il n’avait pas cet objectif de concourir à nouveau à la présidentielle de 2017, il ne verrait aucune urgence à s’exprimer ainsi dans la presse et à rompre sa promesse de silence.

Or, il sait qu’il n’a pas d’autre choix que de se défendre publiquement, alors que les affaires s’accumulent autour de lui et qu’il risque des mises en examen. Le timing est bon : si l’UMP gagne les municipales, il s’en attribuera le mérite et apparaîtra comme le seul "leader de l’opposition". Si le Front national fait une percée, il accusera la gauche de l’avoir favorisée en divisant les Français.

7. Il insulte les juges et les policiers

Il parle de "coups tordus" et de "manipulations grossières". Sa référence à la Stasi laisse entendre qu’il existerait dans notre pays une police politique qui écouterait les Français en permanence et une justice dépendante qui ferait de fausses retranscriptions. Evidemment, c’est faux.

Il reproche à une juge son appartenance syndicale. Quand il dit que "l’immense majorité des juges" sont intègres, il laisse entendre que ceux qui s’occupent de ses affaires (Bettencourt, Kadhafi, Karachi, Tapie, les sondages etc.), que ceux qui sont syndiqués à gauche sont forcément partiaux et au service des politiques. Là encore, c’est scandaleusement faux.

8. Il se dit "en dessous" des lois

C’est l’un des mensonges les plus énormes, quand il dit qu’il n’a "pas demandé à être au-dessus des lois". Alors que, depuis deux ans, ses amis ne cessent de rappeler que la justice devrait le traiter avec plus d’égards, parce qu’il est un ancien président de la République. On se souvient des attaques violentes d’Henri Guaino contre le juge Gentil dans l’affaire Bettencourt qui, pourtant, s’est soldée par un non-lieu.

En fait, c’est un double mensonge puisqu’il prétend être traité moins bien qu’un citoyen ordinaire au prétexte qu’il a été écouté, alors que sont respectés les droits de la défense. Si tel n’était pas le cas, les avocats qui ont pétitionné ne seraient pas une simple poignée (l’entourage de Thierry Herzog) mais 57.000.

9. Il s’adresse à la réflexion

Il explique dans sa tribune que s’il a choisi d’écrire dans "Le Figaro", c’est pour faire appel à "la réflexion » et non pas à « l’émotion". C’est faux. Parler aux tripes, faire réagir, en appeler à l’émotion, c’est sa marque de fabrique.

Ce texte, qui repose sur une dizaine de mensonges, ne tient debout que parce qu’il fait appel aux sentiments, à la colère, aux frustrations d’une partie des Français qui refusent l’évidence : la gauche est au pouvoir pour encore trois ans et qu’il convient à chacun de respecter les principes de notre république. À commencer par celui qui a été en charge de la guider durant le précédent quinquennat.

Car cette tribune, d’une violence formidable, n’est rien d’autre qu’un brûlot destiné à enflammer les troupes de droite, une déclaration de guerre à François Hollande et à son gouvernement, un appel à la révolte.

Nicolas Sarkozy, habilement, espère ainsi rassembler ses troupes juste avant les municipales. Mais il pourrait bien aussi, par ses outrances, obtenir un résultat qu’il n’avait pas prévu : en réapparaissant tel qu’en lui-même deux ans après sa défaite, arrogant, colérique, violent, accusateur, victimaire, il pourrait bien réussir le miracle de ressouder la gauche contre lui.
un article propulsé par TORAPAMAVOA :
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1 commentaire:

nantimaisagauche a dit…

Un genre de Hara Kiri politique en effet , Sarko s'est définitivement grillé pour 2017 , meme à droite son coup d'éclat du Figaro a du mal à passer.

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